Les éditeurs Français ont peur de la numérisation. Ça a été les derniers éditeurs dans le monde à se décider à numériser leurs catalogues, les derniers à réfléchir à une plateforme de distribution. Ça a été les derniers en tout dans le cyberespace. Et être le dernier dans le monde des octets, ça a en général toujours desservi les éventuels objectifs en terme de part de marché. Et pendant que leur inertie leur plombât tous espoirs digitals, Amazon est devenu le maître du monde de la distribution du livre numérique.
Et mesdames et messieurs les éditeurs, imaginez une seule seconde que Amazon ou Google décide de devenir éditeur ... juste imaginez ...
La réponse Française est dérisoire en la matière, aussi bien niveau alignement sur les prix que au niveau des plateformes de distribution de livres numériques (de l'hébergement en passant par le guichet unique et en finissant par le terminal de lecture) . Les éditeurs Français ont les pieds embourbés dans leur papier. Un peu comme les moines copistes tenaient à leur copie à l’avènement de Gutenberg et des machines à imprimer. L'avenir du livre est numérique. Nos enfants manient les octets comme vous tourniez les pages. De tels processus dans l'histoire se sont toujours révélés Darwinien. Et c'est à l'aune de cette observation de l'histoire qu'il faudrait repenser le livre, chers éditeurs. Il serait à vrai dire temps de réagir intelligemment.
Quid des modèles de rémunération des divers acteurs dans un système économique d'abondance ?
Quid de la propriété intellectuelle dans un système d'information conçu pour transporter l'information coûte que coûte ?

Beaucoup de personnes qui savent de quoi ils parlent ont déjà fait des propositions adéquates de réforme du droit d'auteur, comme Philippe Aigrain. Espérons que vous finirez par les écouter avant de mourir d'une belle mort au profit des ceux qui auront compris l'ampleur du changement. Et agis en adéquation.